On a l'habitude de voir les Figaro 3 naviguer ultra groupés. Quand on parle de tête de flotte, bien souvent, sur l'eau, les écarts restent minimes, à quelques longueurs seulement les uns des autres. Aujourd'hui Tanguy Le Turquais et Robin Follin ont mis ce qu'on pourrait appeler une valise à tout le monde ! En tête depuis le début de la course, les 2 équipiers creusent l'écart, marchant à près de 2 nœuds plus vite que leurs concurrents sur le bord de portant : un gap de vitesse proprement hallucinant quand on connaît la qualité du plateau en lice !
C'est donc en souverains absolus que le duo remporte cette 8è manche du Tour :
"On a fait un super tour de Bretagne, en faisant quasiment tout dans le top 5 et puis on a eu deux journée terribles, hier et avant-hier, sans trop savoir pourquoi. Du coup, le méditerranéen (Robin Follin) n'était pas content, hier soir (après une 27è place sur la manche- ndlr), sourit Tanguy.
Je pense qu'on gagne aujourd'hui grâce à notre trajectoire : on a déroulé notre plan absolument comme on l'avait prévu, sans jamais personne pour nous empêcher de le réaliser. Avec un soupçon de réussite aussi parce que ça c'est encore mieux passé que ce qu'on imaginait. Néanmoins on a plutôt bien géré la course. L'idée c'était de traverser sous Belle-île le plus rapidement possible pour retrouver un vent frais de l'autre côté, on a pu tracer tout droit vers la sortie et chopper le nouveau vent alors que nos concurrents ont été obligés de faire des jibes sous Belle-Île sans jamais avoir le bon vent. On marche alors 2 nœuds plus vite et sur la route. On a même stressé d'avoir loupé une bouée, sourit Tanguy. C'est top de finir sur cette note : on a gagné l'étape des champs Elysées !! Même si ça ne change rien au général, cette victoire fait vraiment plaisir."
La huitième manche du Tour marque la fin de la 13è édition, elle en a également consacré les vainqueurs et désigné le podium. "Sur le Tour, rien n'est joué jusqu'au dernier bord de la dernière course" nous avait confié Gildas Mahé skipper de Breizh Cola quelques jours avant le début du Tour. L'explication en est simple : le Tour se joue au point et non au temps. Le vainqueur du jour empoche 1 point, le dernier 31. Ici la régularité constante au classement peut payer plus qu'une victoire d'étape, et le moindre faux pas peut coûter extrêmement cher. On le voit encore aujourd'hui avec 9 bateaux hors temps pour lesquels ce "faux pas" sera sanctionné par 33 points supplémentaires à leur compteur.
Réguliers, ils l'ont été depuis le début avec des places de 5,5, 3, 1,2, 11, 15,3. En remportant la grande course entre Saint-Quay Portrieux et Douarnenez, une manche dotée d'un coefficient 2, Martin Le Pape et Sébastien Col sur Gardons la vue ont définitivement assis leur avance, et malgré deux manches un peu en deçà, ils ne seront jamais rejoints.
"On est vraiment soulagés après quelques jours sous pression. On savait que rien n'était gagné et encore une fois tout se joue aujourd'hui. Certains ont pris cher, nous on s'en sort bien. On est également satisfait de faire un podium à la dernière étape.
La victoire s’est construite en commun avec Seb, une victoire qui va renforcer un peu plus notre amitié ; je suis ravi de partager cette victoire avec lui, je lui dois beaucoup. Je retiendrais notre complicité et notre complémentarité. Pour moi, Seb est mon binôme parfait : il me rassure dans mes choix ce qui me permet de me libérer… une victoire et une expérience à capitaliser pour la suite."
Breizh Cola deuxième du classement pouvait se sentir menacé par Priméo Energie Amarris, revenu à seulement 3 points. Les très expérimentés Gildas Mahé (déjà triple vainqueur de l'épreuve) et Fred Duthil ne s'en sont pas laissé conter : "Avec Fred, il faut qu'on reparte dans la dynamique qu'on a, après une moins bonne manche. A savoir : gagner la manche" déclarait Gildas ce matin. C'est ce qu'ils ont fait aujourd'hui : se battre et surtout garder Achille Nebout et Fabien Delahaye (Priméo Energie – Amarris) dans leur rétroviseur.
Autre classement, enfin, celui des bizuths largement remporté par le Team Vendée Formation Charlotte Yven / Pierre Daniellot, une victoire de catégorie avec, en prime une entrée très remarquée dans le très select "TOP 10" de la course.
"On est très content. Au général on ne s'était pas trop donné d'objectif de résultat. On ne savait pas trop où on en était en termes de niveau. Notre résultat sur la première course de la saison, la Sardinha Cup (où ils terminent 20è) nous avait un peu refroidis, ajoute Pierre Daniellot. Depuis on a continué à travailler, avec pas mal de préparation théorique et physique, et à beaucoup naviguer… comme quoi, le travail paye !
Cette victoire, on la doit aussi à tout le team Vendée Formation ; on les a eus au téléphone hier après notre victoire, ils étaient fous ! Sans eux rien ne serait possible, on a un super accompagnement pour progresser et faire de belles performances. "
Charlotte Yven / Pierre Daniellot l'emportent devant sur Job & Box - Estelle Greck et Ronan Gabriel.
State Street Marathon Sailing – Fearless (Francesca Clapcich/ Jesse Fielding) complète le podium "Bizuth".